dimanche 22 mai 2011

Bozoum : Le choc !

Bozoum : Le choc ! Mais avant d’évoquer mon arrivée et début de séjour dans ma nouvelle ville d’adoption, je reviens quelques instants sur mon w-e à Bangui… Le départ de trois personnes en fin de mission a été l’occasion d’organiser dans la maison une petite fête de départ à laquelle tout le staff « national » (c'est-à-dire les personnes recrutées localement et donc d’origine centrafricaine) était invité… Dépaysement garanti ! Si j’avais encore quelques doutes quant à ma présence en Afrique, ils ont été levés ce jour-là ! Une sorte d’abri, réalisé à base de toile de tente du HCR  (Haut Commissariat aux Réfugiés, agence des Nations Unies pour les novices) avait été installé, l’alcool coulait à flots, musique congolaise et ivoirienne à tue-tête, danses et costumes traditionnels, etc.  Ambiance garantie ! Cela faisait vraiment plaisir de voir expatriés et « nationaux » faire la fête ensemble ! Malheureusement pour moi, une salade certainement avariée ingurgitée la veille m’a cloué au lit toute la journée et la soirée et je n’ai pu faire qu’une brève apparition au cours de la soirée et n’ai pas franchement profité de toutes ces réjouissances !

Mais l’heure était déjà au départ et c’est ainsi que je me suis envolé à bord de mon coucou des Nations Unies vers Bozoum le lundi matin… Inutile de vous dire que pour moi qui ai très peur en avion, le voyage dans ce petit 15 places à hélices ne s’annonçait pas comme une partie de plaisir ! Mais le voyage s’est plutôt bien déroulé, sans trop de turbulences… Et là, lors de notre première escale dans la ville de Carnot, c’est le drame ! Me voilà confronté à la réalité de l’Afrique… Au bord de la piste en terre, perdue au milieu de nulle part, une foule de centrafricains en guenilles attendent les voyageurs et assistent au spectacle de l’atterrissage de l’avion ! Enfants en pagailles équipés de leur pneu de vélo en guise de jouet, femmes en costumes traditionnels surmontées de leurs lourds chargements en équilibre sur la tête, chiens squelettiques errants, quelques silhouettes taciturnes cachées dans les broussailles… Peut-être trouverez-vous mon jugement un peu dur et ma sensibilité quelques peu déplacée, mais ce que j’ai  réellement ressenti à cet instant, c’était de l’effroi ! Je n’avais alors que 3 envies : ne pas assister et être confronté à un tel spectacle et comité d’accueil à Bozoum, voire faire demi-tour et retrouver mon confort matériel et visuel français…  Mais rien de tout cela n’arriva : la piste de Bozoum était déserte et j’y ai atterri comme prévu !

Mais le pire était à venir ! En traversant la ville  pour me rendre aux bureaux de l’association, j’ai eu un bref aperçu de la ville et celle-ci ressemble, au premier regard, à un bidonville : rues défoncées, maisons délabrées, chiens, chèvres et cochons en liberté, enfants nus, détritus et immondices partout… Bienvenue dans le tiers monde ! Je l’ai dis et le répète, peut-être allez-vous me trouver dur dans mon jugement et ma sensibilité déplacée, mais c’est véritablement mon ressenti de l’instant. Mais l’homme est connu pour sa grande capacité d’adaptation et me voilà, depuis quelques jours, déjà accoutumé à la situation… Et ce malgré le fait que je sois l’attraction permanente de tout le monde ici, et notamment auprès des enfants qui me saluent et souhaitent me serrer la main en permanence ! Mais ce tableau ne serait pas complet sans un petit descriptif de mes conditions de vie et de travail : il n’y a plus l’eau courante ici (la société de distribution n’a plus les moyens de l’acheminer jusqu’ici…) et il est donc nécessaire d’aller régulièrement faire le plein à la centrale, pour notamment se laver… à la bassine bien sûr ! Il n’y a pas non plus l’électricité et nous nous éclairons donc à la bougie et à la lampe tempête à la maison et bénéficions de quelques heures de courant par jour au bureau via notre générateur… Sans parler des repas : nous sommes mercredi soir à l’écriture de ce courriel, et depuis lundi le menu a été exactement le même midi et soir : salade de tomates et d’avocat en entrée, bœuf en sauce accompagné de riz, de pâtes ou de semoule en plat, et papaye ou mangue en dessert ! Bref, que du bonheur ! Le pire, je le crains, est que tout ceci  me plaise énormément !

Mais parlons maintenant du positif ! 1/ J’ai fait la connaissance de toute l’équipe ici et tout le monde semble sympathique et accueillant 2/ Il ne fait pas encore trop trop chaud (35° en journée), même si nous attendons la pluie avec impatience 3/ Le projet à mettre en œuvre est des plus intéressant et devrait être riche en découvertes, rencontres, nouvelles connaissances, etc. 4/ Je suis en bonne santé 5/ Je me suis acclimaté pour le moment à ces conditions de vie rustiques ! Bref, tout va bien…

J’en reste là pour le moment. J’aurai très certainement des milliards d’autres choses à vous raconter dans mon prochain message. En attendant, j’espère que vous allez tous bien et sachez que je pense bien à vous. A très bientôt pour de nouvelles aventures !

dimanche 15 mai 2011

Bye bye Bangui !

Bonjour à toutes et à tous,

Je profite de mes derniers instants au bureau de Bangui et d'une connexion internet digne de ce nom pour vous donner quelques nouvelles. Effectivement, lundi matin je rejoindrai, grâce à un petit coucou, mon port d'attache de Bozoum où les conditions matérielles seront un peu plus rustiques !

Cette semaine passée à Bangui aura été l'occasion de multiples briefings afin de me rendre le plus opérationnel possible lorsque j'endosserai mon costume de responsable de base et que j'aurai a assumer pleinement mes responsabilités ! Mais autant dire dès maintenant que les débuts risquent d'être difficiles malgré tout, comme lors de tous nouveau job ! Les conditions (matérielles, de vie..) de l'expatrié humanitaire en plus !

En parlant d'expatrié, cette semaine aura également été l'occasion pour moi de vivre mes premiers instants sous ce statut ! Et qui dit vie d'expatrié humanitaire dit déplacements en 4*4 rutilant, personnel de maison dévoué, soirées au bar et au restaurant pour expatriés, etc. Réjouissant comme type de vie ? Pas franchement, tant les relations avec la Centrafrique et ses habitants sont réduites à peau de chagrin, voire à néant ! C'est ainsi que depuis 1 semaine, je n'ai presque pas le sentiment d'être en Afrique ! Mais je reviendrai là-dessus plus tard, à l'occasion d'un article, qui sera publié sur mon blog par ma "responsable presse" personnelle !

Outre cela, tout va pour le mieux ! Les températures sont supportables et je suis en bonne santé physique et mentale (bon, pas plus qu'auparavant je vous l'accorde !)

J'en reste là pour le moment et vous dit à très bientôt pour des nouvelles "fraîches" !

En attendant, portez vous bien.

Je suis bien arrivé...

Bonjour à toutes et à tous,

Premier message en direct de la RCA où je suis bien arrivé hier comme convenu... En moins de 48h, j'ai :
- décollé et atterri 3 fois, ce qui n'est pas une simple formalité lorsque l'on déteste l'avion comme moi,
- foulé le sol de 3 pays africains, alors que je n'y avais jusqu'alors jamais mis les pieds,
- Changé 3 fois de fuseau horaire pour finir avec 1 heure en moins / à la France (contrairement à ce que je vous avais dit),
- rencontré 1/4 de la population chinoise au moins à l'aéroport d'Addis Abebbas (ne me demandez pas pourquoi ils étaient là...),
- vu un chauve se peigner,
- voyagé avec l'équipe nationale de volley-ball du Cameroun dont les jambes étalées dans le couloir de l'avion s'étiraient jusque 3 sièges devant...
- voyagé avec une charmante centrafricaine en pagne, que j'ai ensuite revu au restaurant le soir (il parait que Banhui est petit...)
- été accueilli et aie rencontré mes collègues de Bangui, fort sympathiques et accueillants,
- vu mon premier orage de saison des pluies, alors qu'il n'avait pas plu ici depuis 3 semaines !
- dormi pour la première fois sous une moustiquaire et dans le champs d'un ventilateur poussé à fond toute la nuit,
- commencé à souffrir de la chaleur,
- passé ma première soirée "expats"
- pris une douche "au seau" du fait d'une coupure momentanée de l'eau courante,
- été au toilette normalement !
- pris mes médicaments anti-palu sans faute,
- été piqué par des insectes,
...

Bref, comme le voyez, tout va pour le mieux ! Je ne vous embête pas plus longtemps avec mes histoires et vous donne rendez-vous plus tard pour de nouvelles aventures !

Prenez soin de vous et à très bientôt.

Tonton Lola se prépare à partir en mission humanitaire pendant un an en République Centrafricaine... Youpi ?

 Bonjour à toutes et à tous,

Il est des choses de la vie qui vous attirent, vous intriguent, vous tentent ou bien encore qui vous excitent ! Et pourtant, rares sont les occasions que nous sachions ou que nous voulions saisir au vol... Il en est ainsi du saut à l'élastique pour certains, de goûter à des insectes pour d'autres ou bien encore de partir en voyage seul pour d'autres encore. La peur de l'inconnu, le confort du quotidien, l'incertitude des conséquences de tels choix, ou la raison tout simplement, nous en empêchent !

Non-exempt de ce travers, j'ai, pour ma part et pour cette fois décidé de suivre l'adage d'Oscar Wilde, selon qui "la meilleur façon de résister à une tentation c'est d'y céder" ! En effet, voilà de nombreuses années que m'investir dans le milieu humanitaire me tentait, sans pour autant avoir franchi le pas jusque là... Lesté de certains à-priori sur ce métier, tranquillement installé dans mon quotidien, et effrayé à l'idée même de partir loin et longtemps, j'ai constamment repoussé cette idée et l'échéance d'un départ. Mais désormais, ma décision est prise et me voilà au pied du mur, près à sauter dans l'inconnu !

C'est ainsi qu'après bientôt trois semaines intensives de formation, de longues nuits d'insomnies, d'aussi longues et pénibles périodes diurnes de doutes, me voilà sur le départ... Au début du mois de mai, je prendrai donc le chemin de la République Centrafricaine, plus précisément la "piste" de la ville de Bozoum, pour une mission d'un an. Mon poste ? Celui de responsable d'une "base arrière", dans l'objectif d'apporter aux populations locales une aide dans l'accès à l'eau potable et une amélioration de leurs moyens de production alimentaire. L'expérience s'annonce riche en rencontres, belle en découvertes, mais aussi difficile ! Bref, une grande aventure s'annonce pour moi !

Conscient que ce message en étonnera plus d'un du fait de l'effet de surprise d'une part, et de la rapidité de ce départ d'autre part, je compte sur votre indulgence et votre compréhension. Je ne vous promets pas de vous donner des nouvelles régulièrement, mais je vous garderez tout de même à mes côtés, dans les moments de plaisir comme dans les instants plus chaotiques, et je vous donne rendez-vous bientôt pour de longues soirées d'anecdotes, autour d'un apéro, comme nous avons toujours su le faire !

A très bientôt